Depuis ses tout débuts, j’entrevoie ratsdeville tel un projet ouvert et flexible, « en chantier ». J’ai longtemps rêvé à ce que pourrait ressembler ratsdeville 2 : une sorte de média hybride, esthétique et efficace à la fois. La nouvelle forme que prend le webzine se rapproche de cette vision : une présentation à vol d’oiseau de l’actualité des arts visuels à Montréal, une interface conviviale, agréable pour les yeux et commode à la fois.
Nous (un vrai nous, parce que nous sommes 2 maintenant) avons choisis un design minimaliste facilitant la lecture, et surtout, une plateforme adaptative et mobile, qu’on peut consulter avec n’importe quel type d’appareil (ordinateur, tablette, téléphone).
ratsdeville s’est doté d’un nouveau visage, dans le but de rejoindre et retenir l’intérêt d’une audience exigeante. Il n’y a pas que l’apparence du blog qui a changée. Un nouveau membre s’est joint à l’équipe de production, et c’est cette collaboration qui donne lieu aux améliorations.
Un makeover cosmétique certes et aussi un petit bouleversement dans les façons de faire : comment nous choisissons et présentons l’information. Un détail parmi d’autres, je n’affectionnais pas particulièrement les vues d’installation auparavant et désormais elles se retrouvent sur pratiquement un billet sur deux.
ratsdeville 2 en est à ces premiers balbutiements et connaitra d’autres développements, avec entre autres un travail de catégories, pour offrir des pistes de recherche à ceux qui veulent s’y retrouver dans la cosmogonie des arts visuels contemporains. S’ajouteront prochainement des axes de lecture donc, tels les médiums et les courants (concept bien malaisant dans le champ de l’étude de l’art, mais incontournable selon nous).
La petite histoire
Il y a un an à peine, je devenais ami Facebook avec Jean-Michel Quirion, il avait l’air sympathique et honnête, et nous avions plusieurs contacts en commun. Il m’en faut pas mal moins pour « connecter » avec des inconnus. Rapidement j’ai remarqué qu’il était de tous les événements en arts visuels de la ville – du jamais vu depuis Eloi Desjardins !
Entre temps, je sentais le besoin de changement dans ma vie en général. À un certain moment, je me suis avoué à moi-même mes sentiments face à la tâche de rédacteur du webzine … j’avais envie d’arrêter. J’avais entamé la 12e année de ratsdeville avec moins de cœur au ventre, je me disais que je devais faire de la place pour autre chose, je ne savais pas quoi.
Je me suis demandé qui donc voudrait d’un job pareil : collecter et considérer les communiqués d’expositions, faire la sélection, s’assurer que le matériel fourni est au format adéquat, la résolution des images, demander de meilleurs fichiers, assembler le « cube » des neuf nouvelles hebdomadaires, publier le tout et envoyer. Répéter chaque semaine. J’ai commencé à dire autour de moi que j’avais envie de tout lâcher, de « tirer la plug ». On me répondait que ce serait dommage, que ce serait préférable de passer le flambeau.
Ok, mais qui voudrait faire ça ?
Je connaissais les motivations qui m’habitaient quand j’ai débuté le webzine en 2006. Irrationnellement amoureux de la scène des arts visuels à Montréal, des artistes comme des centres d’exposition, je voulais faire partie de ce monde. Mes motivations étaient créatives – produire une publication en ligne – et aussi sociales, carrément. Je voulais devenir l’ami des artistes et des galeristes. Je me suis donc appliqué à être utile pour ce milieu, gagner la confiance et la collaboration de ses membres.
Maintenant, ratsdeville avait grandi, était reconnu par plusieurs comme source d’information légitime. Moi aussi j’étais ailleurs, personnellement et professionnellement. D’une façon ou d’une autre, je devais répondre à l’appel du mouvement que j’entendais de plus en plus fort : je devais trouver quelqu’un qui veuille prendre la barre de la production ou j’allais tout arrêter.
Puis je me suis levé un matin et ma petite (moyenne) voix m’a dit très clairement : Jean-Michel. Ah oui, lui il pourrait vouloir faire ça ? Suivant cette intuition, je n’ai fait ni une ni deux et lui ai proposé. Nous ne nous étions jamais rencontré, ni parlé, ni même échangé un texto. Il était tout de suite flatté et en même temps, assez futé pour ne pas dire oui tout de suite. S’en est suivi plusieurs séances de clavardage sur Facebook, deux appels téléphoniques et éventuellement une rencontre en personne, pour bien expliquer ce que le travail de rédacteur implique et aussi valider qu’on travaillerait bien ensemble. Nous étions d’accord aussi qu’un tel changement devait s’accompagner d’une refonte du site, ce qui n’est pas si compliqué, mais pas si simple non plus.
À la fin de cette première rencontre, un petit déjeuner sur Masson, je l’ai reconduis à sa voiture et juste avant qu’il n’embarque, lui ai dit « écoute, je dois te le demander formellement et tu dois me répondre : veux-tu être rédacteur de ratsdeville ? » Il a dit oui et le travail de transition a donc pu commencé. Nous sommes passé en mode appels vidéo, le matin avant de se rendre au boulot, les weekends, pour faire avancer le projet et voilà, je suis assez fier du résultat et je n’ai plus envie de « tirer la plug » !
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