Éric Bolduc XYZ

Relation d'aide et mieux-être

3e chakra — Solaire

Éric Bolduc, troisième chakra ~ vision traditionnelle hindoue, 2009 encre et aquarelle sur papier (cahier d’artiste), d’après l’œuvre de Harish Johari

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Nom sanskrit : Manipura [Maṇipūra]

Emplacement : plexus solaire, sous le diaphragme

Physique : système digestif, système nerveux

Symbolique : volonté, autorité, égo, énergie masculine

Élément : feu

Couleur : jaune

Nombre de pétales : 10

Ressources : impulsion, motivation, ambition, volonté, autonomie, pouvoir personnel, intégrité

Préoccupations : action, accomplissement, mérite, estime, nom, réputation, dignité

Besoins : valeur, importance, reconnaissance, affirmation, mouvement, actualisation, réalisation

Sagesse : tout part de soi

3e chakra XYZ

Joshua Ang sur Unsplash

La personnalité du 3e chakra peut être rayonnante, charismatique, inspirant le respect et l’admiration, tout en pouvant se montrer compétitive, arrogante ou dominante.

Le chakra solaire représente le dragon intérieur, l’impératrice ou l’empereur en soi, c’est le siège de la personnalité et de l’affirmation.

Ce centre est concerné par l’action de l’individu dans le monde, ses accomplissements, sa réussite, sa réputation et son impact personnel ou « agentivité » (pouvoir d’influence).

Le terme d’agentivité est un néologisme issu de la traduction de la notion anglophone d’agency. Au sens large, l’agency désigne la capacité de l’être humain à agir de façon intentionnelle sur lui-même, sur les autres et sur son environnement. Ce dernier est alors nommé « agent » au sens anglophone du terme, c’est-à-dire « quelqu’un d’autonome, capable de définir ses propres choix et de les réaliser de manière consciente et rationnelle en leur affectant efficacement des moyens pour une finalité » (dans Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2005). — Annie Jézégou, tiré du Dictionnaire des concepts de la professionnalisation, sous la direction de Anne Jorro, Éditions De Boek Supérieur, 2022, p. 41

Pour certaines personnes, cette énergie s’exprime surtout dans la vie professionnelle, où la réputation au sein d’un groupe est importante pour la survie matérielle.

C’est aussi à cet étage de l’édifice énergétique que nous ressentons le vécu d’un point de vue personnel, l’expérience subjective individuelle, comment on vit les choses.

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Feu sacré

Martin Adams sur Unsplash

L’élément du 3e chakra, le feu, fait écho à la passion, la vitalité en action chez l’individu.

Lié au système nerveux et à l’intelligence pragmatique, ce centre s’active lorsqu’on prend initiative, qu’on passe à l’action, qu’on se met en mouvement, qu’on motive, agit, bouge ou encore qu’on adopte une conduite, une attitude proactive.

Comme pour la digestion au sens conventionnel, le 3e chakra est impliqué dans l’intégration de nourritures psychiques, affectives et mentales, qui affectent l’identité et l’égo, comme la confiance, l’estime, le sens de sa propre valeur.

On se trouve au royaume des projections, de l’image de soi, comment la personne se perçoit elle-même, ce qui influence grandement l’appréciation de soi.

Ce centre névralgique façonne la personnalité, l’attitude inconsciente, la façon unique d’exister dans le monde.

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Débalancement

giovanni cordioli sur Unsplash

Quels sont les défis d’un troisième chakra débalancé ?

Overdrive : suractivé, il nous incite à faire pour faire, prouver sa valeur, on peut en devenir workaholic, s’étourdir avec le travail et s’épuiser. L’ambition peut occasionner des erreurs d’appréciation, nous faire manquer de discernement.

Pensez à l’adrénaline et au système nerveux sympathique qui s’active automatiquement en situations de stress ou de défi, favorisant l’énergie et la mobilisation pour l’action, tel un bélier qui fonce tête première sans réfléchir.

C’est aussi le siège de l’orgueil : on peut se supérioriser, se placer au dessus de son propre vécu et celui des autres, argumenter défensivement, chercher à avoir le dernier mot, s’affirmer de façon arrogante, insistante et envahissante, déborder sur l’autre, tenter de le contrôler.

Sous-stimulé : inertie, statut quo, blocage : on n’arrive pas à s’activer au repos ou, au contraire, on n’arrive pas à s’arrêter une fois dans l’action. Comme un automate, on poursuit le programme connu et établi sans changer ni questionner quoi que ce soit.

On peut s’inférioriser, se dénigrer, adopter un fonctionnement de victime ou de perfectionniste, ce qui nourrit l’angoisse, un sentiment d’impuissance et l’immobilisme. On peut se castrer, refouler, nier nos sentiments véritables et blâmer le monde extérieur.

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Faire circuler l’énergie du 3e chakra

Carter Saunders sur Unsplash

Activités : Revenir à soi, se sonder, s’avouer à soi-même ses vrais sentiments, se demander : qu’est-ce qui se passe pour moi en ce moment ? La réponse m’informe sur ce qui anime la personne, ce qui est le plus important en ce qui la concerne et ses intérêts personnels. Avancer avec ses peurs, oser essayer d’être authentique et vulnérable. Faire une place pour soi, exister en relation en nommant un vécu, un malaise ou une joie, en autant que ça dise à l’autre où on se trouve. Faire un pas dans une direction, faire avancer un projet personnel. S’organiser et cultiver la discipline pour prioriser l’actualisation de soi. Faire un travail sur soi. Faire de l’exercice physique, se mettre en mouvement littéralement, bouger, marcher, nager, faire les courses, réaliser ses travaux dans la vie professionnelle et personnelle.

Méditation : J’ai de la valeur, je suis légitime, j’ai de l’impact sur mon environnement

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Égotique

Image générée avec Canva

Dans le feu de l’action, lorsque je suis déclenché par quelque chose qui ne me convient pas ou qui ne répond pas à mes attentes, je peux oublier de faire une place à mon vécu désagréable (agacement, impuissance, déception, etc.) et m’en défendre inconsciemment.

Je m’en rends compte lorsque je vois que je « reste sur l’autre » dans ma tête, que je le juge ou le blâme.

Si je suis dans le jugement, c’est que quelque chose me dérange.

Je peux alors me supérioriser plus ou moins consciemment, en cherchant à dominer l’autre (argumenter, invalider, banaliser), en l’intimidant (bousculer, monter le ton, couper la parole) en l’interprétant, en le prenant en charge ou en me coupant (rester froid, distant, ignorer).

En savoir plus sur la supériorisation :

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Friction

Ricardo Gomez Angel sur Unsplash

Lorsque quelque chose ne fait pas mon affaire en relation, c’est comme si je suis en mal de pouvoir personnel, je ne sais pas quoi faire pour « régler le conflit » … ça peut être très frustrant.

Si je n’accueille pas ce sentiment d’impuissance, je souhaiterai peut-être changer le monde extérieur.

D’habitude, ça veut dire tenter de changer l’autre personne avec qui je vis cette friction.

Je peux vouloir la contrôler ou, plus subtilement, l’influencer : l’amener à changer de point de vue, d’attitude ou de conduite, qu’elle fasse les choses comme je l’entends moi.

Heureusement, on n’a pas ce pouvoir (sauf celui qu’il nous donnerait) de changer l’autre.

Le seul pouvoir qu’on possède est celui qu’on a sur soi, et ça commence par se regarder avec honnêteté.

Lorsque je reste « pris » sur l’autre (ce qu’il dit, ce qu’il fait, comment il est, ses manquements, etc.), j’évite de me regarder, de voir ce qui se passe pour moi, mes fonctionnements, les zones sensibles qui sont éveillées, mes besoins et les moyens de m’en responsabiliser.

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Miroir

Image générée dans Canva

En relation, l’autre me traite souvent tel que je me traite moi-même.

Aussi, lorsque je suis déclenché par l’autre, je me pratique à revenir à moi pour voir « ce qui part de moi » dans une situation conflictuelle.

Exemple, s’il m’arrive d’avoir peur d’être abandonné en relation, peur de perdre l’amour de l’autre, je peux alors me demander : de quelle façon est-ce que je me laisse tomber moi ?

Si je ne me sens pas respecté, je peux vérifier : est-ce que je me respecte moi ?

Finalement, le truc de dingue c’est commencer à m’offrir à moi-même ce dont j’ai besoin dans l’ici-maintenant : écoute, attention, respect, reconnaissance, valeur, sécurité, dignité, etc.

Ce cheminement vers soi est une forme d’autonomie affective, c’est s’ancrer dans un espace intérieur vrai et souverain, à partir duquel je peux ensuite exister en relation, m’affirmer, exprimer ma vérité de façon authentique et non défensive.

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Affirmation

Image générée avec Canva

Quand j’ai dit à mes parents, vers la fin de l’adolescence, que je suis bisexuel, ils ne m’ont pas pris très au sérieux.

Je leur ai lancé qu’un jour je pourrais arriver à Noël avec un homme. Et comment ils trouveraient ça hin ?

Je crois qu’ils ont banalisé cette sortie du placard parce que je leur ai exprimé d’une façon défensive et arrogante, comme pour les provoquer.

Quelques années plus tard, juste après un épisode (unique) de psychose, je me suis dévoilé à nouveau et avec une toute autre attitude.

Mes parents avaient fait le voyage de Saint-Georges de Beauce jusqu’à Montréal pour me visiter lors d’une sortie d’hôpital alors que j’étais en rémission.

Je me souviens bien de ce moment. Résolu, je leur avoue ce qui me pèse ; c’est un poids effectivement de leur cacher cet aspect de ma vie et quelque chose en moi veut à tout prix me libérer de ce fardeau.

Autour d’un coca cola et d’une pointe de pizza, je leur annonce solennellement que je suis bisexuel, que je peux vivre en couple avec une femme ou un homme, ça ne fait pas de différence pour moi.

J’exprime également que j’ai besoin de m’accepter et de m’assumer dans cette dimension-là et que ça passe par l’exprimer le plus simplement et directement possible.

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Honneur

Vasilis Karkalas sur Unsplash

En nommant ce que je suis, j’honore qui je suis, je ne me cache plus.

Je sors de la honte que j’ai introjectée enfant : que ce n’est pas correct, que c’est même dangereux d’être comme je suis.

Me dévoiler, c’est une façon de récupérer ma dignité et mon intégrité.

Quand je pense à toute l’énergie que j’ai investi à me conformer, à maintenir ce personnage de gars « straight » pour me protéger du jugement, du rejet, de l’abandon et surtout de l’humiliation…

En assumant ma différence et en l’exprimant en relation avec des personnes importantes, je reprends ce pouvoir, cette liberté d’exister tel que je suis en toute légitimité.

C’est en existant à partir de ce qui est vrai pour moi que je cultive une attitude intègre et congruente, ce qui contribue à nourrir l’amour de moi.

Une question d’honneur : quand je m’assume dans ma vérité, je nourris ma confiance, ma foi en moi, le sens de ma valeur et mon estime personnelle.

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