Ouverture et vernissage des expositions
21 novembre 2018
maisonphotomtl.com
Pignon sur rue
Dès le 21 novembre, Maison Photo Montréal sera en résidence au Centre de créativité Le Gesù avec une galerie-boutique spécialisée en photographie d’édition dédiée exclusivement au rayonnement du talent des photographes d’ici.
Après deux ans d’existence, moult projets de résidence de création et de médiation culturelle, en passant par des visites guidées, conférences, ainsi que des classes de maître, l’obnl culturel d’économie sociale occupera enfin un espace fixe.
Je tiens d’emblée à préciser que je siège au conseil d’administration de Maison Photo Montréal : invité à joindre l’organisme en avril 2017, j’ai depuis le plaisir de contribuer à des projets qui font la promotion de la photographie d’art auprès d’une audience des plus variées, où se rencontrent amateurs, professionnels, artistes et simples curieux.
Le Gesù
Église de style néo-baroque construite en 1865 — à la fois un lieu de culte et un centre de créativité artistique. On y trouve un théâtre, des salles d’expositions, des ateliers d’art, lieu de résidence d’artistes et de création. — Wikipédia
Conclure un tel partenariat avec le Gesù tombe sous le sens — lieu de diffusion multi-disciplinaire ayant comme mission « d’offrir au public et aux artistes des espaces et des expériences qui inspirent, qui favorisent le questionnement et provoquent des rencontres dans le but de favoriser l’expression et l’accessibilité à l’art ».
D’autant plus que son emplacement est stratégique puisque situé en plein cœur du Quartier des spectacles, littéralement à deux pas du MAC et du Belgo, lieux consacrés de l’art contemporain où les initiés se rendent depuis des décennies.
Pourquoi la photo ?

Je n’ai pas de réponse rationnelle à cette question. La photo est apparue tardivement dans ma vie. Enfants, nos parents ne nous prenaient pas tellement en photo. Je n’y ai pris goût qu’avec un premier cours au bac en 1993 avec Lorraine Gilbert — qui nous a vite prévenu que « j’aime ça d’même » était irrecevable pour répondre aux questions relatives à la démarche et l’esthétique de nos productions.
J’ai aussi eu le bonheur d’être enseigné par nul autre que Charles Gagnon, grand artiste canadien établi en peinture comme en photographie. Il y avait chez lui une volonté de voir les étudiants grandir dans leur pratique, une bienveillance qui m’a touché et dont je garde de précieux souvenirs. Comme la fois où je m’abimais dans des tests à plus finir en chambre noire, enfilant myriade de filtres et différentes ouvertures d’agrandisseur, imprimant sur tel et tel papier. En lui montrant mes essais et lui exposant mes préoccupations torturées, il m’avait répondu qu’une image parfois ne veut pas être imprimée, qu’il valait mieux simplement l’abandonner …
J’ai longtemps chéri une Canon analogique bien lourde qui m’a accompagné au Mexique et au Honduras. Puis j’optai pour des caméras point-and-shoot plus malléables. Depuis, à l’instar du trois quart de la planète, je prends exclusivement des clichés à partir d’un appareil mobile que je partage sur Instagram.
Ensuite, je me retrouve avec ratsdeville à étudier quotidiennement les propositions des praticiens en arts visuels de la métropole. Et, bien que j’apprécie toutes les disciplines — peinture, dessin, sculpture, performance, art conceptuel, etc. — la photographie m’interpelle tout particulièrement.
Et puis mon day-job au magazine Ciel variable, au croisement de la photographie et de l’art contemporain, m’a gardé au plus près des artistes photographes, des galeries qui les soutiennent et des institutions qui les diffusent, contribuant à mon éducation sur ce milieu singulier. Au delà de toute cette conjoncture, je dirais candidement que j’ai un faible pour l’image qui frappe et la photographie percute !
Voir double

Le hall du Gesù qu’occupera désormais Maison Photo offre deux espaces d’exposition — un premier dédié aux expos solo et un deuxième pour des expos collectives. L’ouverture coïncide donc avec Montréal Safari de Mikaël Theimer, accompagnée d’un livre-photo éponyme, où sont captés des individus montréalais dans toute leur splendeur inusitée, ainsi qu’une sélection du projet Portrait de photographe, chaine créative où chaque photographe participant, issu de la diversité culturelle, avait comme exercice de saisir l’essence par l’image d’un.e autre photographe.
Je souhaite bien sûr une très longue vie à Maison Photo et j’en profite pour saluer le travail des cofondateurs Luce et Marc qui mènent ce projet rassembleur pour la communauté photo de Montréal !