Publicité, promotion et abonnements
2007 — 2018

CV111 — L’espace de la couleur
Lancement : 31 janvier 2019, 17h00
Café de la Cinémathèque québécoise
En kiosque le 1 février 2019
cielvariable.ca

Numérologie

III (3), nombre magique symbolisant le mouvement, l’action, la vie … Ce 111e numéro de Ciel variable sur la couleur (thématique évocatrice s’il en est) sera le dernier auquel j’aurai collaboré. Un moment propice pour regarder en arrière et jeter un regard sur mon parcours professionnel. Onze ans, un nouveau site web, trente-trois campagnes publicitaires et presqu’autant de lancements de revues, plusieurs centaines de « Ciel variable, bonjour ! », des dizaines de participations aux événements : Papier, Art Toronto, CONTACT, la Manif d’art de Québec, Art Souterrain, la Biennale de Montréal et le Mois de la Photo à Montréal. Des occasions en or de consolider de précieuses relations dans le monde foisonnant de l’art contemporain au Québec et au Canada.

De merveilleux prétextes d’écriture aussi, tout spécialement lors des voyages à l’ouest, dans la ville reine, où j’ai pu observer la culture littéralement exploser, à l’instar de son architecture. Dans la dernière décennie, Toronto est devenu une véritable capitale culturelle, faisant démentir sa réputation « anglo-carrée » et n’ayant plus rien à envier au dynamisme de Montréal. Une ville produisant des événements d’envergure, au croisement de sous-cultures bien vivantes, autant populaires que pertinentes, et où l’argent circule autrement il faut bien le dire …

toronto_thumb.jpg

Montréal à Toronto

Bien que j’écrivais des chroniques pour ratsdeville (entre les journées de travail et les parties VIP), c’est le magazine qui m’offrait de si belles rencontres durant Art Toronto. Je garde un excellent souvenir de Stephen Bulger, érudit de photographie historique et contemporaine, de Shelli Cassidy-McIntosh, directrice de la Olga Korper Gallery, avec qui chaque année, j’avais plaisir à échanger sur le marché de l’art comme d’anecdotes personnelles, et plus récemment Viviane Mehr, qui nous arrivait de Calgary avec des artistes « crafty » et juste assez décalés à mon goût.

Et puis il y avait tous les montréalais ! J’ai toujours été frappé par le phénomène de proximité entre les galeristes et artistes montréalais hors Montréal. Durant la semaine passée à la foire, nous partagions individuellement et collectivement des rituels entourant cet exil temporaire. C’est là que j’ai tissé de vraies amitiés, avec ma BFF Daisy Lilly Best, à l’époque directrice de la galerie D’Este et maintenant à l’École nationale de théâtre, Vincente Lhoste, qui fait sa vie maintenant à Londres, Ève De Garie-Lamanque au Musée de Rimouski, et Mathieu Lacroix, colocataire de fortune avec qui j’ai eu du gros fun lors de ma dernière participation à l’événement en 2016.

Devenir vendeur

C’est à Ciel variable que j’aurai développé mes talents de vendeur et de promoteur. Avant ça, je n’avais pour ainsi dire jamais vendu quoi que ce soit. Même à Fido, j’étais sorti du « plancher » au moment où la vente s’imposait dans le cycle d’appel des CSRs (Customer Service Representatives). Au magazine, j’ai appris à plonger hors de ma zone de confort, en procédant à des « cold calls », sollicitant galeristes et directeurs de centres d’art pour les convaincre d’acheter des espaces publicitaires dans les pages d’un périodique spécialisé. C’était possible seulement en entretenant une certaine qualité de contact avec autant d’individus, eux-mêmes engagés dans ce domaine niche et avec qui nous avions plusieurs centres d’intérêt en commun.

litterature_gestion

Littérature de gestion

Enfant des arts visuels et amoureux de la « branche » contemporaine, j’ai toujours su que je ne jouerais pas à l’artiste pour gagner ma vie. C’est l’appel de la gestion que j’entendais doucement, mais constamment, qui participa à mon entrée dans le domaine de l’édition. Ma relation avec le management a débuté à l’âge de douze ou treize ans, lorsque mon père, courtier d’assurances, m’a prêté le livre Personnalité Plus. Ce livre divisait les gens par quatre grands types de personnalité : sanguin, colérique, mélancolique et flegmatique. Nous avons tous les types en nous, c’est le dosage qui diffère d’un individu à l’autre. J’étais happé par ce nouveau « filtre » d’analyse des personnalités, au même titre que les signes astrologiques chinois que je découvrirais plus tard, et qui opère une fascination sur moi à ce jour. Dans les deux cas, il s’agit d’une façon d’aborder des sujets dont on ne parle pas ou difficilement, dans un monde où sont souvent évacuées les notions d’intelligences émotionnelle et interpersonnelle.

Réduction de l’effort

Un autre livre marque mon engouement pour la gestion : Le Principe 80/20 invite à choisir les projets dans lesquels s’investir et prône la réduction de l’effort, pour arriver à faire plus avec moins. Une des raisons pour lesquelles je fus engagé au magazine était justement mon poste de coordonnateur des opérations chez Fido Solutions. À l’époque de ma lecture du principe 80/20, j’étais encore un agent qui prenait appel sur appel, 7,5 heures par jour, 5 jours semaine. Par chance, mon chef d’équipe a vu un potentiel en moi et m’assigna à un projet spécial bien particulier : rédacteur pour l’équipe « Source-Cause ».

Communications d’affaires et informatique

Excroissance du département Planning and Scheduling, Source-Cause avait comme mission d’améliorer l’efficacité opérationnelle du service à la clientèle — essentiellement un centre de coûts — en identifiant les problématiques et analysant les causes et facteurs en jeu, pour émettre des recommandations, la plupart du temps le jour même (!) et sans se perdre dans les calculs et détails de l’analyse. Mon objectif final était de produire un « one-pager » résumant chaque situation, destiné aux membres de la haute direction et ainsi informer leur prise de décision.

Plus tard, un remplacement de congé de maladie se transforma en poste de coordonnateur où j’appris les rudiments de la gestion sur le terrain pendant cinq ans. Premier surpris de ma passion pour le logiciel Excel, j’ai pris grand plaisir à confectionner des tableaux de bords et bases de données pour aider les cadres du service à la clientèle à y voir plus clair. Je fis même un retour à l’école, en vue de devenir analyste et éventuellement manager, m’enrôlant au certificat de gestion de projet du HEC. Un programme dont je ne verrais pas la fin, mais qui confirma mes intérêts pour le management, la communication et l’informatique de gestion.

CV78_816px.jpg

Retour aux sources

Après le chapitre Fido, j’ai voulu renoué avec mes premières amours en joignant l’AGAC et collaborant à la création de Papier 07, un mandat d’à peine un an qui me permit d’introduire le milieu de l’art contemporain et pendant lequel j’entamai le projet du webzine ratsdeville. C’est en novembre 2007 que Jacques Doyon, directeur et rédacteur en chef du réputé magazine Ciel variable, me contactait par courriel pour me proposer une rencontre, en vue de combler le poste de responsable de la publicité et de la promotion.

La maquette de la revue venait d’être complètement remaniée et la périodicité passait de quatre à trois numéros par année. La nouvelle facture était magnifique, une grille graphique développée par l’Atelier Louis-Charles Lasnier. CV77 — Tourisme culturel incarnait ce renouveau, mais c’est avec le numéro suivant que je prenais les armes de la vente et de la promotion. CV78 — Collectionner la photographie demeure à ce jour un de mes numéros favoris, présentant de façon somptueuse les collections de la torontoise Ydessa Hendeles, du new-yorkais W. M. Hunt, et des montréalais Jacob Lazare, Luc LaRochelle et Alexandre Taillefer.

Artgeist

C’est dans le cadre d’Artgeist, premier exercice de financement de Ciel variable, que j’ai eu l’occasion de visiter la collection privée d’Alexandre Taillefer et Debbie Zakaib (elle-même une fan de ratsdeville !). J’ai eu l’honneur de faciliter pour eux la création d’un diptyque par nuls autres que Chuck Samuels et Gabor Szilasi. Chuck était encore à l’époque directeur du Mois de la Photo à Montréal (qui depuis a pris le nom de Momenta – Biennale de l’image). Son œuvre est constituée presqu’exclusivement de portraits de lui-même, où l’artiste explore cette modalité d’auto-représentation chez les photographes, en substituant son propre visage à ceux d’autoportraits d’artistes historiques. Enfant chéri des arts visuels québécois, Gabor Szilasi se passe d’introduction. Actif dans le milieu depuis plus d’une cinquantaine d’années, ses œuvres, la plupart des portraits de connaissances et de ses proches, sont aussi attachantes qu’il l’est lui-même en personne. En plus de Chuck et Gabor, Artgeist m’aura permis de collaborer avec des artistes contemporains que j’admire : Alain Paiement, Angela Grauerholz, Luc Courchesne, Evergon, Benoît Aquin, Marisa Portolese, Pascal Grandmaison et Éliane Excoffier.

Nouvelle vie

Au travers de toute cette activité, avec ma pratique de consultant et autres projets, je sentais un appel intérieur qui m’invitait à contribuer autrement dans le monde. Après la coordination au centre d’appels de Fido, le travail culturel à l’AGAC et au magazine Ciel variable, l’envie de me réorienter se faisait pressante et j’ai démarché pour trouver ce qui pourrait me convenir pour les années à venir. Un grand travail s’est effectué afin de déterminer mes critères et dénicher un emploi qui servirait mes aspirations éthiques tout autant que mon désir de développement.

Depuis novembre dernier, j’entame donc un troisième mouvement de carrière. Je me retrouve depuis peu au sein d’une équipe formidable, dans le milieu de la croissance personnelle. L’aventure est donc terminée pour moi à Ciel variable. J’y aurai développé des aptitudes clefs et bénéficié d’occasions d’apprentissages et d’évolution professionnelle de toutes sortes.

soma_816px.jpg
Éric Bolduc, Soma — chakra intermédiaire situé au centre du front, où les apprentissages sont intégrés et les contraires ne font qu’un — dessin préliminaire, encre sur papier

Fusion des contraires

Aujourd’hui, j’avance dans un nouveau monde avec sérénité et grande excitation. Un monde de défis certes, pour reprendre l’expression consacrée, et aussi un monde à la rencontre de deux dimensions de ma vie que croyais irréconciliables : management et conscience. Je vous en parlerai certainement plus en détails bientôt … D’ici là, vous pouvez suivre les actualités de mon nouveau boulot sur sa page Facebook. Vous pouvez également visiter notre site web qui sera bientôt revampé avec un tout nouveau branding (ça m’occupe pas mal ces jours-ci), où vous trouverez toutes les informations sur l’entreprise, mes charmants collègues, nos formations et autres services offerts.

Mot de la fin

Je souhaite terminer ce billet en soulignant que, bien que mon occupation principale soit désormais en dehors du milieu culturel et des arts, je demeure bien impliqué dans la communauté : à titre d’éditeur de ratsdeville, d’administrateur chez Maison Photo Montréal et membre de L’imprimerie, centre d’artistes. Je n’ai donc pas fini de côtoyer et d’engager la conversation avec les artistes, galeristes, travailleurs culturels et amateurs d’art de tout acabit. Vous me retrouverez régulièrement dans le monde numérique de l’art comme dans le « vrai monde » des événements de ce milieu que j’adore …

Au fait, vous êtes libres jeudi soir 31 janvier ?