J’aime l’effet velours et unificateur de la poussière qui se dépose sur les choses. Aussi, la couleur indéfinie des taches rebelles et toutes ces forces tranquilles qui persistent même si on les torture.
Chloé
L’artiste visuelle Chloé Lefebvre nous parle de son travail et de sa vie, depuis le déclenchement de la pandémie.

Tu étais où quand ça a commencé?
— Le 15 mars 2020, j’ai eu 50 ans. Le lendemain, la quarantaine a officiellement commencé. Moi qui ne pensais pas me rendre là — une peur irrationnelle de crever trop jeune comme mon père, décédé lui-même à 50 d’un ACV — j’ai continué à vivre, à survivre en masse, comme le virus.
Dans l’atmosphère anxiogène de fin du monde, au début je me suis branchée sur tous les écrans. J’ai tété fort sur les mamelles des réseaux sociaux. J’avais pas soif, mais j’ai tout bu.
Mon imaginaire risquait déjà l’overdose, mais je cherchais le mode d’emploi pour la suite.
Peut-être que secrètement, je me pratiquais à dire Adieu World.

Remèdes et poisons
En parallèle, j’ai fabriqué quelques potions: des adaptogènes à partir de plantes, des mélanges avec de l’astragale, qui sonne comme une bénédiction venue d’une exoplanète.
J’ai échangé des recettes avec d’autres sorcières, réelles et imaginaires. J’ai aussi réfléchi à des poisons — au cas où faudrait arrêter de souffrir vite — à des façons de disparaître sans douleur.
Mais j’ai eu peur de mes visions et j’ai préféré penser aux antidotes.
Thankiou Please

Comme un entrainement quotidien morbide de ninja contemporain, je regardais l’étendue de la marde s’étendre aux nouvelles et sur internet.
Symboliquement et sans papier cul, je ramassais mes esprits et jetais des couches pleines de tout ce trop.
Comment cette période affecte ta vie de tous les jours?
- Changement d’habitudes
- Connexions et relations
- Liberté et mobilité
— Je n’ai pas fait de yoga devant l’écran, ni de pain maison.
J’ai appris à regarder tomber mes postillons en gouttelettes dans la lumière du soleil, à contenir ma chienne et à gérer de plus belle mes états d’âme.
J’ai cru un petit peu au reset mondial.


Making Sense (Trying to)
J’ai beaucoup vomi d’arcs en ciel.
J’ai salement taché ma confiance en l’humanité, mais j’ai jamais eu les mains aussi propres.
Dans mon besoin d’oxygène, de repère et de réparation, chaque jour printanier, je cherchais dans mon jardin — dans l’air, dans mon nid et autour — les traces fragiles du make sense, la boîte noire perdue de l’avion accidenté.
Quels sont les impacts sur ta pratique artistique?
- Inspiration (diminution ou augmentation)
- Processus & Matériaux
Finalement bien vivante et consciente du mal-être ambiant généralisé — feeling d’impuissance et d’incertitude dans le tapis — je me suis réfugiée dans ma pratique, où prennent forme des mondes que j’invente, où je choisis d’avoir de l’ascendant (ou non) sur la suite, sur les transformations.
Faisait longtemps que je ne dessinais plus ou si peu.
Avec les années, mes contrats de maquillage et de body painting avaient fini par combler mes élans de gestuelle picturale.

Toujours là
Plus de contrats anyway, j’ai ressorti l’encre, les crayons et la terre à modeler.
J’ai recommencé à dessiner de l’espace, des horizons, à faire pleurer l’aquarelle, à faire pousser des champignons en céramique.
J’ai aussi continué de prendre soin de mes plantes scarifiées et de mettre en scène de nouveaux assemblages d’objets, aussi de les documenter — et le lendemain encore, comme des témoins, des traces, des attaches au monde terrestre.

(Dé) Connecter
De mars à juin, j’ai partagé un peu de tout ça en direct sur Facebook (le seul endroit qui semblait nous rester en commun). Comme une façon de participer à une transformation globale, comme une façon de nourrir, de prier — surtout pour me relier au reste du monde.
En fait, c’est ce que je savais faire de mieux vu la situation, ce que je semblais pouvoir gérer dans une quête de santé mentale et de beauté.
Jusqu’au jour où George Floyd a été tué.
Bin là, j’ai eu tellement mal au cœur, j’ai pleuré fort, j’ai toute haï — TOUTE — pis j’ai fermé l’ordi pendant plusieurs semaines, plus capable de faire comme avant.

Sauve qui peut
L’ordi m’avait semblé plutôt indispensable, comme le seul lien avec le reste du monde. Maintenant, j’avais l’impression qu’il allait avoir ma peau.
Heille No Way!
Je pouvais bien aller faner ailleurs.
Me suis dit que ce monde, ce restant de monde laid et malade, bin il ne m’aurait pas — toujours plus toxique, injuste et affamé — il pouvait bien flamber.
Il allait se passer de mon énergie, de mon combustible, de mon sentiment d’impuissance en direct, et aussi de mon gros bon sang.
Entre ça ou virer su’l top…

En transit
J’avais tout à coup plus d’engagement professionnel aucun, mais plein de temps.
J’ai repris contact avec le tangible et le vivant.
J’ai beaucoup marché, comme pour faire bouger les choses, comme un début de piste, de solution, pour m’enfuir.
J’avais le mot « care » sur le bout de la langue. Je crois que le monde entier l’avait d’enfoncé dans la gorge à l’unisson, de différentes façons et pour différentes raisons.
Je parlais moins, j’étais en mode économie d’énergie.
Tout est devenu besoin criant de Care, de Take Care.

I was there — I am still here
Des fois les mots, les titres, les réflexions émergent en anglais. Ils sont plus courts, plus punchés — parfois oui, ils sont plus justes.
J’accepte ça.
(Re) Lâche
Trêve de câlins, j’ai flatté le gazon, j’ai regardé les samares tomber, les fourmis travailler et les pissenlits s’ouvrir.
Sur fond menace Covid, j’ai apprécié distinguer les odeurs, même celles de poubelles ou de Purell. J’ai marché tous les jours, longtemps. J’ai suivi la croissance des bébés canards du parc Lafontaine et les gestes nerveux des écureuils du Mont Royal.
J’ai découvert de nouvelles ruelles et plusieurs graffitis fatigués.
Je l’étais aussi.
Je le suis encore… Le Monde est crissement fatigué.

No Future
J’ai compris que l’ensemble de ma vie professionnelle était morte — oui morte pour vrai — d’un ACV dans un accident climatique.
Mais moi je suis encore là avec mon expérience, ma maturité et mon beau CV.
Tant mieux, tant pis, adieu monde cruel.
So Long milieu de l’art et de l’événementiel.

Re-deuil
Trop de frais en même temps, j’ai fermé mes deux sites web — celui d’art contemporain et celui de maquillage artistique et d’effets spéciaux. Je me suis désabonnée de Netflix et de quelques autres paradis artificiels.
Futile tout à coup.
Tant qu’à ça, je préfère le vrai vent.

Zoom (Out)
Tous mes contrats ont été annulés, sauf un contrat de 2 jours en télétravail comme artiste invitée pour un jury de murale 1%.
Premier rassemblement Zoom: la caméra sur mon laptop ne marche plus. Par défaut, sur la mosaïque écranique, Chloé Lefebvre est un carré noir parmi plein de belles faces.
C’est tout dire.
Cet arrêt m’a fait réaliser que j’étais triste et fâchée avec plusieurs choses: avec la techno, l’obsolescence, l’art, les institutions corrompues, le maquillage, l’hypocrisie et la surconsommation en général, la compétition, le racisme, le machisme, l’abus de pouvoir — avec le monde entier, mes limites et mon amour propre.

Mort-Vie
Les feuilles finissent par tomber.
C’est évident: mourir, c’est le comble du vivant.
Ça laisse la chance à de nouvelles feuilles et de nouvelles idées de pousser. J’en ai plusieurs justement.
Gravitas végétal
Depuis quelques années déjà, je travaille aussi avec les plantes — les vivantes qu’on traite comme des objets, qu’on domestique, qu’on s’approprie, qu’on a le droit d’assoiffer, de jeter.
Je les grave de gravité, ça me relie à mon environnement, ça me ground au souffrant. C’est ma religion.
Et parce que je CARE en masse — même si tout semble beau en surface — je cherche, je gratte, je triture, je coupe, j’opère, je soude, je consoude.


Art vaccin
Je coupe dans la présentation mensongère, je fouille dans le passé blessé, j’accuse l’avenir qui chauffe, je souligne la gangrène de la graine, je métaphorise, je métamorphose.
J’injecte une forme de vaccin d’intention, je pointe des bobos, je vise au-delà — oui au-delà de l’aspect ironique du message.
Je souhaite révéler la poésie, le potentiel de réparation et l’affranchissement. Depuis toujours, je conçois et fabrique des objets de consolation.
Vie de sorcière
Quand je m’occupe à jouer avec les Choses, je suis toute, je suis rien, je suis (méditation, présence, transe).

Avec Choses
J’ai toujours eu un rapport plutôt animiste avec les objets: je joue avec (les) Choses.
C’est une forme d’introspection, d’exercice auto réflexif.
La série Avec Choses rassemble de petites installations spontanées et intuitives, issues de mon quotidien, que j’ai réalisées au printemps 2020, durant mon confinement solo.

Non-dualité
En général, je cherche du sens. Des fois je veux juste la paix.
Avec les objets que j’anime, je questionne les normes, je déplace la rectitude admise. Je souhaite faire se connecter ou court-circuiter des idées parfois contradictoires ou dépassées.
Tout ça pour faire briller les yeux de l’altérité, comme ceux des spectateurs (quand y’en a).
Aussi, honorer ma vie, mon côté magique, mon power, mon côté esthète, mon côté sorcière, mon moi sauvage, mon moi indomptable.

Réinventer le même
Se donner le pouvoir d’inventer des mondes, d’en choisir la forme finale, de changer l’ordre des choses, forme de liberté, de souveraineté.
Comme artiste, c’est à peu près ce qu’on fait de mieux se réinventer, dans la forme, dans les dispositifs.
Même si, dans le fond des choses, je crois qu’on poursuit toujours les mêmes intentions profondes, les mêmes motifs.

Espoirs et Peurs
Y a-t-il des « bons côtés » à la situation pour toi?
— J’ai peur… mais de moins en moins d’être ridicule. D’autres s’en chargent extraordinairement.
Je suis plus libre que je pense. Mais des fois, je me sens prise dans ma matérialité pareil.
J’ai de plus en plus de gratitude et de cheveux blancs.

Privilège
Je réalise combien je suis privilégiée: je suis en santé, j’ai un nid-atelier, j’ai aussi un bout de jardin urbain, un carré de ciel sans building, je n’ai plus de chat à moi, mais j’ai plein de moineaux et de fourmis en commun.
J’ai aussi cette pratique artistique avec laquelle je peux danser, jouer à la cachette, ou du poignet, c’est selon. Même si parfois je la trouve rough, je l’aime comme la sœur que je n’ai pas, en fait c’est une amie weird & moody.
Avec les années, elle est devenue grosse, plus lente, plus têtue et exigeante envers moi, envers les normes, les attentes et les enjeux de diffusion.
Elle ne veut plus courir pour rien.

Ralentir
Ma pratique ne court plus, elle marche très lentement et fait ce qu’elle a à faire.
Ma pratique est souvent tendre et cinglante selon. Elle est surtout plus forte qu’avant. Elle danse aux couteaux avec moi. Parfois elle me mord la main, surtout quand je la nourrie…
Elle a souvent raison (ou ses raisons), mais je ne l’écoute pas tout le temps.
Tour à tour, nous sommes indisponibles et indisposées.

Tango
Ma pratique me met de la pression, me culpabilise. C’est toujours trop ou pas assez.
Parfois elle m’insécurise.
En fait, ce n’est pas tant ma pratique, que le monde qui la regarde et qui veut décider, qui me met de la pression. Quand personne ne regarde, je me sens très seule, mais je suis plus souveraine et légère.
Dans notre société, on doit toujours faire, se refaire, se surfaire, produire du bon, créer du meilleur, encore, ad nauseam.
Pourtant, y’a des pauses à faire dans le parcours, des jachères nécessaires, des trous, des moments de mutisme. Tsé se taire au lieu de dire encore de la marde.
Comme ce moment mondial.

Mise en abîme
Ok slow life… pour l’amour. Merci.
Je ne croyais pas possible d’arrêter la cadence de l’économie du jour au lendemain, de tout mettre sur pause, de s’arrêter pour constater qu’on est aussi faible que fort — qu’on est quand même beaux, même si on est les pires fuckers de notre planète.
Je souhaite que nous nous en sortions plus lucides et surtout plus responsables, plus attentifs, plus posés, plus aimants, plus équilibrés, avec plus de Care (oups, je viens de roter un arc-en-ciel).

Et les moins bons?
— J’ai encore peur. Toi aussi d’ailleurs, pis y’a de quoi. Nous sommes tous interreliés.
Je suis si peu.
Je suis tout, je suis Pangolin, je suis Batwoman, je suis un monarque, je suis la sorcière, je suis l’inquisiteur, je suis un monstre, un virus, je suis brisée, je suis too much, je suis Me too, je suis blanche, je suis l’autre, je suis désolée, je suis comme toi, je suis mortelle.
Étourdissement
On se prend au sérieux, trop pressé pour s’arrêter, pour s’excuser, pour avoir le temps, pour apprendre ce qu’on sait plus, pour être fatigué, pour être doux, présent, attentif: à demain, à soi, aux autres.
Pourtant, maintenant, et encore plus que jamais, on a tout ça à faire. La carte de crédit existentielle est déjà pleine. Le taux d’intérêt de tout ce qu’on a consommé est toujours plus haut.
Pis on est encore là avec toujours plus de difficultés, de besoins et de virus.
TAKE CARE MINOU!

Traces-tu une ligne entre art, beauté, esthétique(s), tout ça?
— J’apprivoise la mort et la finitude à travers ma recherche esthétique. C’est comme une chorégraphie entre le testament et le wake up call.
J’évoque aussi l’incontournable, la catastrophe, la fin du monde, la fin de mon monde.
J’épitaphe et relativise le mien — trace linceul tirée à un seul exemplaire — épreuve d’artiste.
Féministe, je fais de la micro politique et du transfert existentiel, souvent à l’aiguille ou au scalpel, sur les belles vertes captives que j’ai chez moi.
Elles cicatrisent et survivent au tranchant de mes recherches. Ce sont les héroïnes de l’Histoire, les résistantes, les résilientes. Elles composent avec leurs blessures et s’adaptent.

Clairvoyance
À tout coup, je m’excuse auprès d’elles, mais je continue de plus belle. Lucide, je pointe plusieurs formes d’autodestruction, inévitablement, j’y participe aussi.
Les végétaux constituent 99% de la biomasse terrestre. Nous avons besoin d’eux, mais ce n’est pas réciproque.
Les végétaux vont nous survivent et toujours, ils chercheront à reprendre la place, celle que nous leur enlevons.
Moi aussi je cherche ma place avant d’être réunie équitablement au compost de demain.

« Cadavres exquis »
C’est un beau titre pour rassembler mes différentes séries en cours. Mes intentions soulèvent des sentiments ambigus et partagés entre la détresse environnementale, sociale, affective et psychologique.
Ça évoque bien la charge dramatique et la dimension thérapeutique de mon travail-guérison, réalisé dans le contexte de l’incroyable folie de nos réalités contemporaines.
Dans cette jungle qui fleurit de mon imaginaire, on y retrouve des plantes scarifiées et des légumes tatoués, des totems d’objets dénaturés et de vedges survivants: des gentils, des perdus et des pourris (comme dans la vraie vie), des gravures dans la chair matière, des broderies de testaments olographes et des images photographiques.

Rebelle
Telle une grande nature morte dans un nid reculé de mon inconscient — une chapelle-hôtel bon repos, un lieu columbarium.
J’ai la mission artistique et personnelle d’aller y nicher les plus beaux éléments issus de mon nombril du monde, de mon romantisme désenchanté et de ma révolte du vivant.
J’aime l’effet velours et unificateur de la poussière qui se dépose sur les choses. Aussi, la couleur indéfinie des taches rebelles et toutes ces forces tranquilles qui persistent même si on les torture.
Fais-moi confiance, avec et pas de masque, je fais de belles grimaces.

Qu’est-ce que tu cherches à dire ou faire avec ton art?
Ta pratique comprend-t-elle une dimension philosophique, un message ou un sens? (Et est-ce que tu crois que les artistes ont cette responsabilité?)
— Avec ma pratique, j’essaie d’entrer en contact avec Dieuse, avec l’ensemble du vivant, avec mes bibites, mes condiments et mon lumineux.
J’aimerais aussi vous toucher, plutôt être touchante, qu’on se fasse une réunion zoom entre esprits, sans machine, autrement, de façon plus intuitive, plus aimante, en paix pour vrai.
Mot de la fin?
— Finalement, j’ai de grandes aspirations pour la suite du monde.
Let’s put so much CARE qu’on ne le (se) reconnaisse plus!
Save Our Soul
Oui on rit, on pleure, mais je nous invite pareil à accueillir et remercier cette sale claque.
Here we are… C’est fou.
Bio
Le travail artistique de Chloé Lefebvre se démarque par la puissance poétique de ses images et son sens de la dérision. Incluant les médiums de la photographie, de la sculpture, de l’installation, de la vidéo et des arts numériques, sa pratique protéiforme agence les conditions d’émergence de situations paradoxales, qui interrogent les oppressions sous-jacentes à l’expression de la rectitude culturelle et politique. Ses procédés narratifs agissent par un renversement des rapports de force, qui rappelle les jeux de l’enfance avant qu’ils n’intègrent et ne se soumettent aux injonctions normatives du discours. Oscillant entre résilience et résistance, elle transforme la banalité des objets du quotidien pour révéler les tensions sociales qui traversent et travaillent les corps. Ses transgressions ludiques permettent de créer des situations insolites où les thématiques de l’enfance, de la féminité, et de la sociabilité sont mises à l’épreuve.
Chloé Lefebvre est membre au centre d’art et de diffusion Clark. Elle détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2008). Ses œuvres ont été présentées dans plusieurs centres d’art, musées, symposiums et festivals internationaux au Canada et à l’étranger. Elle a exposé au Musée d’art contemporain des Laurentides, au Musée régional de Rimouski, au Musée de l’Ermitage (Saint-Pétersbourg) à l’occasion du CyberFest, à l’International Biennial of Media Art (Melbourne). Elle a aussi réalisé deux œuvres d’art publiques extérieures et permanentes intégrées à l’architecture, à l’école Paul Jarry (Lachine) et à l’école Marc André Fortier (Chateauguay).
centreclark.com/fr/membre/chloe-lefebvre
Légendes
- Chloé Lefebvre, Devant ma porte, selfie masquée, 2020, photographie
- Chloé Lefebvre, Bouquet trouvé, 2020, photographie
- Maison-laboratoire
- Chloé Lefebvre, Joli comme touttt est dans touttt, Corona du printemps, ceci n’est pas une pipe, 2020, photographie
- Chloé Lefebvre, Quelques repères, 2020, photographie
- Chloé Lefebvre, Selfie en rouge, 2020, aquarelle et doigté sur papier
- Chloé Lefebvre, Champignon cuit émaillé et d’autres crus en grès noir, présentation suggérée, 2020, sculpture
- Chloé Lefebvre, Mange ta main, garde l’autre pour demain, 2020, aquarelle sur papier
- Chloé Lefebvre, Savabinalé, 2020, aquarelle et temps sur papier
- Chloé Lefebvre, Whistleblower ou Le totem du canari, 2020, aquarelle sur papier
- Up side down — État d’âme
- Chloé Lefebvre, Nature pas encore morte, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2019, photographie
- Chloé Lefebvre, J’ai le pouce vert, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2019, photographie
- Chloé Lefebvre, I’m Fake like you, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2020, plante scarifiée
- Chloé Lefebvre, Moi, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2020, plante scarifiée
- Chloé Lefebvre, Forgive Assholes, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2018, plante scarifiée
- Chloé Lefebvre, Résilience, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2018, plante scarifiée
- Chloé Lefebvre, Mes Trophées, état 2020, 2020, installation
- Chloé Lefebvre, Déjeuner sur l’herbe avec Choses, de la série avec Choses, 2020, installation éphémère
- Chloé Lefebvre, Choses de faces et de fesses, de La série avec Choses, 2020, installation éphémère
- Maison-studio
- Chloé Lefebvre, Ma collection de queues et de nombrils du monde, 2020, collection
- Maison-atelier
- Chloé Lefebvre, Together, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2020, plante scarifiée
- Chloé Lefebvre, À tantôt, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2020, plante scarifiée
- Chloé Lefebvre, Se prendre en main, 2020, photographie
- Chloé Lefebvre, Arcane 11, 2020, (selfie) réflexion photographique
- Chloé Lefebvre, (Do) I will survive, de la série Je me suis remise à la gravure — me too, 2020, plante scarifiée
- Cuisine-atelier
- Chloé Lefebvre, Salut!, 2020, sculpture miniature
- Chloé Lefebvre, Cadavres exquis, 2020, réflexion photographique
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L’appel
Avec cette série, je souhaite entendre des voix d’artistes à travers la tempête Covid: comment ça affecte leur pratique, comme leur vie personnelle. C’est aussi un prétexte pour voir de l’art!
Comme tant d’autres, j’ai eu plus de temps libre que d’habitude ces dernières semaines. À un certain moment, une question simple mais puissante est montée depuis mes tripes: Comment puis-je aider?
La réponse est venue quelques jours plus tard: Écris et partage — OK.
Mais à propos de quoi? Qu’est-ce qui m’inspire et pourrait inspirer les autres?
Puis, de façon inopinée (sans savoir que je me posais ces questions), une amie qui habite à l’autre bout de la planète me suggère d’écrire sur les artistes, de leur offrir une voix durant la crise.
Ça faisait plein de sens: je sais que je veux continuer de voir de l’art dans le monde — Mon âme l’exige. L’art me nourrit et m’inspire, me pousse à l’action, à voir des choses (petites ou grandes) se matérialiser.
Je pense que les artistes ont cette liberté et cette folie de devenir activement eux.elles-mêmes, de croitre « de l’intérieur » et de s’épanouir perpétuellement. Cette qualité de vie intérieure irradie habituellement sur le monde. Pour moi, les artistes sont radioactifs.
J’espère vivement que ces échanges nourrissent votre âme autant que la mienne!
— Éric