Oui, chanter sur une trame sonore en suivant les paroles sur un écran est une pratique de guérison pour moi

Je m’identifie tel un chanteur du dimanche, un amateur qui adore s’époumoner sans être très bon

J’ai toujours aimé chanter : dans la douche, en faisant le ménage, avec des amis, en marchant tout seul dans la rue…

Dépassement

Chanter dans un bar devant un groupe d’inconnus, ça c’est une autre paire de manches

Ça me demande de dépasser plusieurs obstacles intérieurs :

  • peur de l’humiliation
  • anxiété de performance
  • fonctionnement de comparaison
  • fonctionnement de perfectionnisme

L’autre soir par exemple je me suis retrouvé au karaoké avec une nouvelle amie qui elle chante vraiment très bien

Ça aurait été facile de bouder mon plaisir par peur du ridicule

Les anglophones ont ce terme intraduisible : humbling, « qui rend humble »

Forces et zones sensibles

Pour chanter devant public, j’ai besoin de puiser dans mes ressources irrationnelles :

  • foi (que personne ne va se moquer de moi)
  • capacité à m’inspirer des autres
  • estime et confiance en moi
  • courage !

Sans ces forces psychiques, je pourrais rester pris dans mes peurs et zones sensibles :

  • honte — d’être imparfait
  • culpabilité — me sentir « pas correct »

Besoins nourris

Le karaoké nourrit des besoins de la personnalité, comme me donner de l’importance, exister, être vu

Cette pratique nourrit aussi des besoins de l’âme : joie, jeu, légèreté, communion avec mes semblables

Démentalisation

Le karaoké m’aide à m’harmoniser, en me faisant sortir de ma tête (où je me trouve d’habitude)

Chanter fait circuler l’énergie qui est prise dans mon corps : l’expression libère de son intensité

Sans me prendre trop au sérieux, je donne tout ce que j’ai !

Ça me prend beaucoup de candeur et d’humilité pour m’assumer dans ça

Lâcher prise

Il y a quelque chose de spirituel pour moi dans cette pratique amusante, une sorte d’expression à la fois mondaine et mystique

Pour chanter, je dois accepter de m’abandonner à « ce qui va arriver »

Comme une radio, je syntonise un « poste » énergétique situé quelque part dans les tripes

Question de vibrations

La voix comporte tellement de qualités non verbales : timbre, tonalité, débit, volume, intensité

Elle transmet bien plus que des mots et du sens logique

La voix, c’est tout un spectre vibratoire unique qui part de l’être à l’intérieur de chaque personne

Pouvoir d’influence

Il y a plus de 20 ans, j’étais représentant du service à la clientèle dans un centre d’appel

J’expérimentais quotidiennement le pouvoir d’influence de la voix, les différents types d’information qu’elle transmet, au delà des mots

Par exemple, une tonalité un peu robotique peut donner un sentiment de pragmatisme dénué de sensibilité, une bonne stratégie pour trouver des solutions rationnelles

Une telle tonalité transmet aussi une impression de froideur, pouvant affecter la relation avec la clientèle de façons plus ou moins souhaitables

Résultat

Une amie m’a fait remarquer que ma voix parlée avait changé, qu’elle résonne maintenant depuis un endroit plus ancré, plus groundé

Et je le sens, comme si physiquement ma voix partait plus des tripes que de la tête

Mon amie voit un lien entre ce changement et mon évolution sur le plan personnel :

  • mon calme
  • ma façon d’être plus assumé
  • ma solidité — moins tout « prendre personnel »

Cette observation me rassure, ça nourrit mon besoin de voir des résultats concrets

C’est l’un des besoins de la personnalité, de me rassurer que cet investissement, ce cheminement de croissance personnelle, que ça me rapporte quelque chose

Parce que le travail sur soi, c’est du travail !

En tous cas, ça m’encourage à poursuivre sur ce chemin qui n’a pas de fin