Je n’aime pas les fêtes, ni la fête de Noël, ni la Saint-Valentin et encore moins les anniversaires de naissance.

C’est une des choses de la vie qui me causent carrément de l’angoisse.

Mon besoin de célébration est pourtant bien vivant et se passe de prétexte : j’aime faire la fête pour faire la fête.

Trouble-fête

Quand vient le temps de choisir un cadeau d’anniversaire pour un.e proche, c’est la page blanche, je n’ai tout simplement pas d’inspiration.

J’ai peut-être un trauma d’enfance, des attentes déçues associées à ces moments du calendrier où la réjouissance et les bons sentiments sont de mise… Oh well.

Qualités reconnues chez l’autre et besoins nourris chez soi

L’autre jour, je me préparais pour le souper d’anniversaire de mon amie Elen Ewing — artiste émérite conceptrice de costumes, décors et accessoires pour les arts de la scène — et j’avais l’élan sincère de lui démontrer mon affection.

Après avoir écarté les options d’usage (babiole, carte de souhait, fleurs, que sais-je), j’ai eu l’idée de faire une liste de ses qualités et des besoins qu’elle nourrit chez moi.

Je lui ai fait la lecture au restaurant, lui expliquant comment la beauté et l’intelligence que je lui reconnais, ça me stimule, ça me donne de la vitalité, ça contribue à élever mon humeur, etc.

L’exercice d’écriture ne m’a pris qu’une minute et pourtant, mon amie était touchée droit au cœur.

Gratitude authentique

J’ai appris cette pratique particulière d’offrir des compliments dans un atelier de formation sur la gratitude donné par Spiralis, centre de formation et de coaching en Communication NonViolente (CNV).

Au lieu de dire à une personne qu’elle est comme ceci ou comme cela — « tu es bien gentille » par exemple — on pourrait souligner que sa « douceur » contribue à notre sentiment de bien-être, d’harmonie ou encore de sécurité.

Il s’agit de parler de nous, d’identifier en soi-même ce que la personne nous apporte et qui a de la valeur pour nous, en nommant les besoins que ses qualités nourrissent chez soi.

Liberté et autodétermination

Bien que l’intention derrière les compliments « ordinaires » soit bonne (la plupart du temps), ces derniers peuvent rendre mal à l’aise la personne qui les reçoit.

Lorsque nous qualifions quelqu’un de gentil, de généreux ou de joli — sans parler de nous — c’est comme si on lui collait une étiquette sans plus.

La personne qui reçoit ce type de compliments ne sait pas trop quoi en faire. Il est même possible que les qualités qu’on lui accorde ne résonnent pas avec son identité telle que vécue de l’intérieur.

Si quelqu’un me dit que je suis intelligent par exemple, je peux me demander qu’est-ce qui lui fait croire ça, qu’est-ce qu’il veut de moi, pourquoi il cherche à me flatter, suis-je manipulé ?

Une façon plus satisfaisante d’exister en relation

La prochaine fois que vous avez l’élan de complimenter quelqu’un, parlez de vous, de ce que ça vous fait vivre…

Pratiquez-vous à nommer un ou plusieurs aspects que vous appréciez de la personne, en précisant les besoins que ça nourrit chez vous.

Vous remarquerez peut-être que la reconnaissance des qualités de l’autre et de comment ces qualités vous nourrissent a beaucoup plus d’impact qu’un simple compliment ordinaire.