Éric Bolduc XYZ

Communications & Développement

Différences et distinctions

Gratter les cieux

Avec JF & Gen, on discute des différences entre les provinces et les villes, Québec vs Ontario, Montréal vs Toronto: culture ambiante, comment nouer des liens (plus ou moins difficilement), taxation, effets du capitalisme de plateforme, échelle humaine, gentrification, occasions, circulation de l’argent, etc.

Un truc impossible à ne pas voir, qui distingue Toronto de Montréal, c’est le paysage bâti.

À l’heure où le marché de l’immobilier change de vitesse à Montréal, que les ateliers d’artistes et entrepreneurs culturels sont évincés du Mile End, conséquence de la gourmandise de promoteurs, d’investissement étranger spéculatif, de la hausse en flèche du nombre de résidences sur Airbnb (partout sur le globe), il apparait on ne peut plus pertinent de constater ce qui se passe dans les métropoles comme Vancouver et Toronto.

Et malgré tout, à chaque visite, je demeure tout aussi fasciné par les gratte-ciels de Toronto. Je me sens comme une fourmi dans une forêt de géants d’acier et de verre. Ici, les immeubles poussent comme des champignons — littéralement — avec 80 (!) nouvelles tours projetées présentement.

Les gens

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Volleyball Nation, The Beaches, Toronto

Ici, il n’y a pas seulement les immeubles qui diffèrent de ce qu’on trouve à Montréal. Le centre-ville abrite une faune diversifiée certes, et un canon particulier sort du lot.

Un.e centre-villois.e de Toronto type porte des vêtements propres, bien coupés, au design neutre. Il.elle sent le cash. Il.elle arbore une posture irréprochable, bien droite, et s’entraine visiblement plus souvent que moi (je ne vais pas au gym). Il.elle possède un chien, ou en tous cas adore les chiens.

Il se dégage de lui.elle un air de my very own best-self — qu’on pourrait traduire pas « la meilleure version de moi possible ».

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Comme dans tous les centres métropolitains, on trouve également une diversité de modèles, incluant la fashion victim obnubilée par son look. De toute évidence, je fais une fixation sur certaines figures plus que d’autres — celles qui réveillent en moi l’auto-critique masochiste.

Back to me now

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C’est plus fort que moi, je me compare … Le canon de beauté athlétique, que je retrouve dans les rues de Toronto, qui « match » avec l’image qu’on nous bombarde via le marketing global, me renvoie à mon propre manège mental vis-à-vis mon estime corporelle.

Au début des vacances, juste avant de prendre l’avion vers l’ouest, j’écoutais une vidéo sur YouTube de mon auteure fétiche, Caroline Myss — un extrait d’un énième atelier sur l’énergie qu’elle donnait en 2018 conjointement avec Norm Shealy, son partenaire de plus de trois décennies, neurochirurgien et chercheur ingénieux qui s’intéresse à la santé globale.

Vers la fin de la vidéo, Norm prend la parole et mentionne une statistique qui marque mon esprit — moins de 20% des américains auraient des habitudes saines de vie de base. Alors qu’il énumère les critères: manger 5 portions de fruits et légumes par jour, faire 30 minutes d’exercice par jour, etc., je réalise que je n’en pratique pratiquement aucun (!)

Amour-haine d’une image corporelle

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Ces jours-ci, j’oscille entre le désir de m’aimer comme je suis et celui de me transformer. Je vis cette fausse contradiction autant avec mes habitudes comportementales (ou personnalité) qu’avec mon corps physique.

Me promener dans le centre-ville de Toronto me fait questionner mon amour propre. Au delà du regard-jugement masochiste, je me rends bien compte qu’il y a une dissonance entre l’image mentale que j’ai de moi (jeune et élancé) et de mon apparence physique réelle/objective.

Un peu comme un rhinocéros qui se perçoit comme — ou désire devenir — une licorne.

Incongruité de modèle

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A rhinoceros is on a treadmill, and it’s sweating and running as fast as it possibly can, and it’s looking up at this poster of this beautiful unicorn. So it’s trying to run as fast as it can to be a unicorn, and inherently it’s creating greater levels of frustration, because it’s not a unicorn, it’s a rhinoceros, and it should be the best rhinoceros that it can be… pinterest.fr/bionicturtle

Image de soi — mentale VS réelle

J’avoue me plaire à l’idée que je sois cute tout en ayant un peu peur de ne pas l’être, ou pas suffisamment.

Dans ma tête, je compte sur mon cuteness pour obtenir certains avantages sociaux, la sympathie des gens, une considération pour ma personne, etc. Je présume que les personnes moins cute ne bénéficient pas d’autant d’égard, ou moins en tous cas.

C’est à la vue d’une photo prise à mon insu par Jean-François, où l’on me voit expliquer la vie, brandissant une frite, que je remarque la forme de mon corps — mon ventre protubérant surtout — quand je ne prends pas la pose pour la caméra.

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J’aime la fritte. Photo: SpaceJF

J’entends tout de suite une petite voix rassurer mon égo, en me racontant toutes les excuses que je connais par cœur: « C’est en partie génétique, j’ai une légère scoliose qui donne cette courbe à mon squelette, etc. »

J’entends également mon esprit rationnel: « Avec mon style de vie épicurien, mon penchant pour la gastronomie et l’ivresse, n’étant pas sportif, le travail au clavier et à l’écran, je ne peux pas m’attendre à avoir le physique d’un fitness model ».

Puis une autre voix arrive en défenseur, en vue de me dédouaner: « Oui c’est possible de perdre des kilos, mais dans quel but? Je ne suis tout simplement pas d’accord pour adopter des mesures draconiennes dans le seul but d’améliorer mon look. »

Au final, je souhaite tout de même prendre soin de mon corps, bien me sentir dans ma peau, vivre vieux et en santé, tout ça pour mieux profiter de la vie. Il existe un entre-deux, une zone mitoyenne à occuper, où j’accepte d’établir des limites et de les respecter.

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