Voir de l’art
TOAF comme dans Toronto Outdoor Art Fair — et non Toronto AF 😜
Que je le veuille ou non, les événements d’art contemporain me collent à la peau. Mon escapade torontoise a coïncidé avec la tenue de cette foire publique et gratuite qui met de l’avant artistes et artisans au Square Philips. Je n’ai pas pu résisté et nous sommes allé y faire un tour.
Le Nathan Phillips Square est la place de la ville de Toronto qui forme le parvis de l’hôtel de ville, à l’intersection de Queen Street et de Bay Street. La place a été nommée en mémoire de Nathan Phillips, maire de Toronto de 1955 à 1962 et inauguré en 1965. La place a été conçue avec l’ensemble des bureaux administratifs par l’architecte Viljo Revell ; elle permet d’accueillir des concerts, des expositions d’art, un marché hebdomadaire, le Cavalcade of Lights, et autres événements publics tels que les événements asiatiques. (source: fr.wikipedia.org/wiki/Nathan_Phillips_Square)
En arrivant sur place, le nombre de kiosques nous donne le tournis.
Comme à mes habitudes, j’ai envie de faire une visite systématique, de devant à l’arrière et de gauche à droite. Je négocie avec mes compagnons et nous nous mettons d’accord pour y aller comme ça, sans pour autant s’introduire sous chacune des tentes.
Même en glanant de la sorte, nous nous rendons vite compte que la qualité des exposants varie beaucoup — et pas trop vers le top. Une majorité des artistes entrent dans la catégorie « en voie de professionalisation » … voilà. Bientôt, j’abandonne ma stratégie et adopte une trajectoire plus irrégulière, guidé par quelque chose de l’ordre de l’intuition.
C’est le début de l’après-midi. Sous un ciel parfaitement dégagé, le Square Phillips donne l’impression d’une poêle à frire et nous sommes des œufs.
La triade s’étiole.
Au moment où mes amis s’en vont trouver refuge un peu plus loin à l’ombre, un kiosque me fait de l’œil. Sur un ton moqueur, je me dis d’abord « Tiens, un autre émule de Basquiat! »
Rapidement mon impression change — un je-ne-sais-quoi me retient.
Curieux, je salue l’artiste qui se tient au bord du kiosque et lui demande la permission de prendre des photos. Elle acquiesce.
Cherie Harte

Je me sens stimulé par un certain équilibre dans ses tableaux enfantins: légèreté vs ombre, jovialité vs trash.
Nous discutons un moment — domaine de l’art, auto-promotion, balance création et survie, communauté, etc.
Je lui parle de mon « ancienne vie » de travailleur culturel, de ratsdeville, de pseudo-commissariat, des changements récents dans ma vie professionnelle. Cherie pour sa part se trouve heureuse du succès qu’elle vit (elle vend beaucoup) depuis qu’elle a fait le grand saut en priorisant sa carrière d’artiste, qui l’a amené jusqu’à Tokyo récemment.
Ma pièce favorite Refracted Light a justement été créée au retour de ce voyage au Japon.

La fluidité de notre conversation m’a ravigoté.
Je me rend compte que le monde de l’art est précieux entre autres pour les rencontres qu’il occasionne. Je suis aussi amusé de constater à quel point un échange même bref puisse autant me réénergiser.
Je me déclare satisfait de ma visite du TOAF et vais retrouver mes amis, qui attendent patiemment aux abords de la foire, au frais.